- désœuvrer
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⇒DÉSŒUVRER, verbe trans.Vieilli, rare. Priver quelqu'un d'activité sérieuse. Désœuvrer les jeunes gens. Quant à Mademoiselle que désœuvre l'isolement (MALLARMÉ, Corresp., 1870, p. 321).— Emploi pronom. réfl. S'abandonner à l'oisiveté, ne s'intéresser à aucune action sérieuse. Qui donc s'égaie et se désœuvre à ce spectacle d'une création toujours naissante et toujours moribonde? (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 367).Rem. La docum. atteste un emploi adj. du part. prés. Échapper à son emprise désœuvrante [du loisir] (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 320).Prononc. :Dernière transcr. ds LITTRÉ : dé-zeu-vré. Étymol. et Hist. 1. 1693 se désœuvrer « interrompre une activité, se rendre désœuvré » (D.L.M., Les Originaux, I, 3 ds GHERARDI, Théâtre ital., IV, 1741, p. 379); 2. 1764 trans. « mettre dans le désœuvrement » (DUPONT DE NEMOURS, De l'Exportation et de l'Importation des Grains, p. 79 ds BRUNOT t. 6, p. 390). Dér. de œuvre (d'apr. désœuvré qui semble antérieur); préf. dé(s)-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. QUEM. 2e s. t. 1 1970; t. 2 1971 (s.v. désœuvrant).désœuvrer [dezœvʀe] v. tr.ÉTYM. 1693; de désœuvré.❖♦ Vieilli et rare. Priver (qqn) de son activité. || Désœuvrer la jeunesse. — Pron. Se laisser aller à l'oisiveté.♦ Figuré et poétique :0 Lisse-moi, farde-moi. Colore mon absence.Désœuvre ce regard qui méconnaît la nuit.Yves Bonnefoy, Poèmes, « Cassandre… », p. 79.
Encyclopédie Universelle. 2012.